Les Chroniques de Naëris
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Bienvenue dans le 22ème siècle, dans une ville en pleine guerre, qui n’attend plus que vous ... Serez-vous prêt à affronter votre avenir ? Le destin de Naëris est entre vos mains...
 
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❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis]

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Faith S. Warrens

Faith S. Warrens

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Mon allégeance & mon statut : Falnaë voyons ! & Appelée à en devenir le leader tôt ou tard...
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❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] Empty
MessageSujet: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyJeu 11 Juil - 16:24

Avec un soupir de soulagement, Faith ferma la porte de la chambre d'hôtel derrière elle. Enfin, derrière eux serait plus correct : devant se trouvait une poussette-landau double, qui ne contenant cependant que la petite Eden. Morgan, quant à lui, se trouvait dans un porte-bébé façon kangourou. Des deux, il avait toujours été celui qui avait le plus de difficultés à s'endormir. C'est pour ça que Faith avait préféré se rendre jusque dans la Cour des Miracles avec son fils dans un porte-bébé, pour qu'il puisse la sentir près de lui, et être le plus calme possible. Qu'on taxe Faith de parano, elle l'était, très probablement, parce qu'elle avait pris la précaution de venir sous une autre apparence que la sienne. Mais elle était sans garde à ses côtés, et avec ses jumeaux. Elle ne souhaitait donc pour rien au monde que quiconque se doute de son identité réelle. Minutieuse jusqu'au bout des ongles, elle avait pris un soin tout particulier à absorber 6 pouvoirs qui pourraient lui être utile en cas de besoin, et à garder ses enfants en sécurité, bien entendu. Mais aussi veiller à ce que personne ne la suive : ce qui allait se passer dans cette chambre ne regardait nullement le Falnaë, aussi avait-elle été attentive à ce détail, elle ne désirait pas avoir de mauvaises surprises.

Verrouillant la porte, Faith avança de quelques pas, tout en observant l’état de la chambre. A l’image de l’établissement, c’était une chambre sans éclat particulier. Des murs peints dans un blanc impersonnel à souhait. Ici et là quelques bibelots sans grand intérêt trônaient sur les divers meubles mis à disposition des clients. Un petit couloir faisant office de seuil d’entrée, avec, sur la droite, le coin salle de bain et toilette. La seule et unique fenêtre dont disposait la chambre avait une vue sur l’Horloge du quartier. Le lit était trop mou, comme Faith pu le remarquer, lorsqu’elle alla s’y asseoir. Mais la décoration de la chambre n’avait guère d’importance. Seul l’emplacement de l’hôtel comptait. Il garantissait un minimum de tranquillité pour les gens qui y allaient, la Cour des Miracles n’attirant guère les curieux (du moins, pas sans une bonne raison.) Elle noua ses longs cheveux en queue de cheval (cheveux bruns, du fait de son changement actuel d’apparence physique.), avant de sortir, de sous le landau, tout ce dont elle avait besoin pour préparer les biberons de ses enfants. Elle savait en effet que d’ici deux petites minutes environ, ils allaient s’agiter pour manifester la faim qui commencera alors à les tirailler. Du moins, Morgan, car au vu du peu de sommeil qu’avait réussi à avoir Eden aujourd’hui, ça serait une bonne idée qu’elle continue à dormir encore quelques minutes....

S'occuper ainsi avait en plus l'avantage impressionnant de l'obliger à se focaliser sur autre chose que le rendez-vous qui l'attendait. Dans cette même chambre. Effectivement, elle ne venait pas ici pour le plaisir de risquer la vie de ses enfants en se baladant avec eux à Naëris, au lieu de le faire dans la sécurité d'Avalon. Si elle était venue ici, c'était pour retrouver le père de ses enfants. L'homme qu'elle aimait plus que de raison, et qu'elle devrait pourtant détester de toutes ses forces : Lewis Austin. Ca faisait presque un an qu'ils ne s'étaient pas vus. Inutile de dire à quel point ça leurs instants à deux avaient manqués à Faith. A quel point il avait hanté ses pensées au cours des derniers mois, alors qu'elle était en mission pour le Falnaë. A quel point sa voix avait résonné dans ses rêves alors qu'elle s'était pourtant fait effacer la mémoire. A quel point elle avait désirée le revoir, dès qu'elle l'avait enfin retrouvé. A quel point il envahissait chacune de ses pensées, presque chaque fibre de son être, et ce, en permanence. Au point que lorsqu'elle se promenait à Naëris depuis son retour, elle n'avait pu empêcher son regard d'errer partout autour d'elle dans l'espoir de le voir. Que son coeur ne faisait qu'un bond lorsqu'elle avait l'impression de le croiser, pour finalement retomber lourdement dans sa poitrine quand elle réalisa s'être trompée... Mais aujourd'hui, ça n'était pas seulement les retrouvailles du couple, après des mois de séparation qui avaient des airs d'années aux yeux de la rebelle. Aujourd'hui, c'était aussi la première rencontre des jumeaux avec leur père. Et, stupidement, Faith avait peur. Peur qu'il lui dise à nouveau que c'était trop dangereux pour eux de s'aimer (ça, merci, mais elle en avait déjà conscience, elle le remarquait dans bons nombres de regards que lui lançaient certains des Falnaëns...). Peur qu'il lui dise qu'il ne pouvait être père (dans de telles circonstances étant donné leurs positions respectives au sein du conflit, ou tout simplement à cause du modèle pitoyable qu'il avait eu pour père...). Peur qu'il ne lui admette avoir réussi à tourner la page de leur histoire ces derniers mois. En fait, c'était plus cette dernière possibilité qu'elle redoutait comme était probable. Sous ses airs hautains, Faith manquait cruellement de confiance en elle, à tout niveau.

La résistante se mordilla la lèvre pour faire fuir ses sombres pensées. Peu importait la réaction de Lewis, il fallait qu’elle puisse le revoir, et surtout, qu’il rencontre ses enfants. Morgan commençait à gigoter tout contre elle, et s’apprêtait à faire entendre sa voix. Les deux biberons en mains, Faith concentra son attention sur eux, et plus précisément sur l’eau qu’ils contenaient. Faisant appel au pouvoir d’aquakinésie qu’elle gardait en stock depuis longtemps (c’est toujours utile de pouvoir noyer quelqu’un en lui mettant une bulle d’eau autour de la tête...), elle fit ainsi chauffer les biberons qu’elle avait préalablement préparés. Sortant délicatement son fils du porte-bébé, elle lui fit comprendre que son repas était servit, ayant posé l’autre biberon sur la table de chevet. Le regard de la mère se posait alternativement sur Morgan, (qui tétait à son rythme : donc, pas très pressé), et sur Eden (qui était toujours dans les bras de Morphée.). La résistante eut de la chance : cet après-midi là, les enfants en demandèrent pas à manger en même temps, mais à quelques minutes d’intervalles. Faith eut tout juste le temps d’en finir avec Morgan, et de le déposer dans le landau, qu’Eden s’éveilla à son tour, réclamant son biberon, que Faith fit à nouveau chauffer (il n’était pas à la température idéal selon elle), avant de le lui donner.

La jeune femme venait de finir de nourrir les jumeaux (rot compris plus changement de couche, pour finir par les apaiser en poussant la poussette-landau dans laquelle ils étaient tous deux), qu’elle regarda enfin l’heure à sa montre. Un pli anxieux barra son front lorsqu’elle remarqua qu’il était déjà 16h20. Lewis était en retard de bientôt 10 minutes (Faith étant venue en avance.) Petit retard qui en soi n’était rien, il était rare qu’ils arrivent à l’heure l’un ou l’autre à leurs rendez-vous, ayant souvent des imprévus qui se mettaient en travers de leur chemin. Lewis étant, de surcroît, tête en l’air, cela lui arrivait vraiment très souvent. Faith avait beau savoir cela, ça ne l’empêchait pas d’être inquiète. Après tout, la plupart des habitants de Naëris avaient entendu parlés de leur idylle, même si rien n’était sûr, donc, il était probable que le mutant soit encore plus surveillé qu’autrefois par le Xeryl, non ? D’autant plus maintenant que le retour de Faith était avéré. La mutante se leva, tout en s’étirant, et en tâchant de se rassurer. Sans s’en rendre réellement compte, ses pas la portèrent vers la fenêtre, d’où elle fouilla la foule qui se pressait sur la petite place entourant l’Horloge, en quête de la silhouette familière de Lewis. C’était la situation actuelle qui la mettait à cran : avec son père porté disparu depuis quelques mois, et la mort de Nyla, Faith sentait, plus que jamais, le Danger qui rôdait autour.

En dépit de ses sombres pensées, n’allez pas croire qu’elle délaissait ses enfants : non seulement, elle avait mis en marche une petite boîte à musique pour les inciter à se rendormir paisiblement, mais elle savait aussi faire plusieurs choses en même temps. Et, là, en l’occurrence, tout en s’inquiétait pour Lewis, elle utilisa la télékinésie pour faire léviter, juste au dessus du landau, des jouets que les petits appréciaient. Et la raison en était simple : de par leur matière (une sorte de verre, mais plus « plastique », et avec maintes facettes), ils reflétaient la lumière, engendrant comme des petits arc-en-ciel. Les jumeaux appréciaient beaucoup ça. Et grâce à un entraînement rigoureux (qu’elle s’était imposée autant qu’on le lui avait imposé), Faith était à présent capable d’utiliser l’un de ses pouvoirs sans se concentrer sur lui. Ce qui était utile lorsqu’il fallait se battre en même temps, avec ou sans armes d’ailleurs. Et aussi pour réussir à en utiliser plusieurs à la fois. Ou simplement pour laisser ses pensées errer, comme elles le faisaient en ce moment, et aboutissaient à la conclusion qu’elle était parano. Ce qui la rendait aussi anxieuse, c’était qu’elle voulait voir Lewis. Qu’elle avait besoin de le voir. Ca peut paraître étrange de lire ça, pour quiconque n’étant pas Faith ou Lewis, mais il vous faut comprendre qu’elle ne se sentait complète qu’en sa présence, qu’il lui était douloureusement nécessaire pour son bien-être.

Eden se mit à ronchonner, sans doute lasser par le petit tour de passe-passe effectué par sa mère. Celle-ci retourna vers ses enfants, peu désireuse d'entendre Morgan suivre sa soeur dans sa crise de mécontentement. Sans cesser pour autant de faire léviter les espèces de cristaux au-dessus du landau, qu'elle se mit à pousser, d'avant en arrière, pour bercer les petits, veillant à ce que les cristaux suivent eux-aussi le mouvement. La boîte à musique arrivant bientôt à son terme, elle la remonta (toujours en utilisant la télékinésie, afin de continuer à bercer les enfants.). Ce fut alors que la musique redémarrait que l'on toqua à la porte. Faith redressa la tête, la tête tournée sur la gauche, en direction de la porte, le coeur battant à tout rompre. Le rythme de ce dernier s'intensifia d'ailleurs lorsqu'elle entendit, de l'autre côté de la porte, la voix de Lewis. D'un geste de la main, elle utilisa à nouveau la télékinésie pour déverrouiller la porte. Elle lâcha aussitôt le landau, pour aller au devant de Lewis, continuant à bercer les enfants toujours grâce à son pouvoir, alors qu'elle entendit la porte se refermé derrière le nouvel arrivant (encore une fois, par prudence, être vus ensemble n'étaient vraiment pas une bonne idée pour eux). Un sourire illumina son visage lorsque son regard se posa sur le visage de Lewis, faisant disparaître toutes traces d'inquiétude ou d'appréhension qui avaient pu élire domicile sur ses traits. Alors qu'elle se dirigeait vers lui, elle ne put s'empêcher de se faire la remarque que sa mémoire n'avait pas rendu justice à Lewis et à la perfection de ses traits. Dans le même temps, son visage reprit lentement son apparence normal, tant et si bien que lorsqu'elle atterrit dans les bras du mutant pour l'embrasser, son visage était vraiment le sien. Elle avait beau savoir qu'il aurait plutôt mérité qu'elle l'engueule, parce qu'il lui avait brisé le cœur lors de leur dernière entrevue, parce qu'il avait une quinzaine de minutes de retard. C'était d'ailleurs ce qu'elle avait prévu de faire, avant de le voir. Car, dès qu'elle l'avait vu, seul son envie de sentir sa chaleur contre son corps, ses lèvres contre les siennes, se bras autour de taille, avait dirigé ses pas. Le regard qu'il lui avait lancé avait eu raison de ses dernières appréhensions stupides quant à la réaction qu'il pourrait avoir en la revoyant.

Dans ses bras, Faith réalisa à quel point elle s’était trompée sur toute la ligne : Lewis lui avait bien plus manqué qu’elle ne l’avait pensé jusqu’alors. Et ce, peu importe ce qu’elle entendait à son propos au sein du Falnaë. Ce fut en entendant des enfants s’amuser dans la rue (vive l’isolation de la chambre !), qui incita Faith à mettre un terme au baiser. Attrapant l’une de ses mains pour y entremêler leurs doigts, elle déclara, tout en se dirigeant vers les petits : « J’ai deux personnes à te présenter. »  (Pour ceux qui s’étonnent qu’elle ne lui dise même pas bonjour, elle estime l’avoir déjà saluée en l’embrassant, parler serait là superflus. Tout comme il serait superflus de lui dire à quel point il lui avait manqué, elle savait qu’il l’avait compris au cours de leur baiser, tout comme elle avait compris qu’il en était de même pour lui.) Arrivée vers les enfants, elle se mit à côté du landau, pour avoir Lewis dans sa ligne de mire. Elle était désireuse de voir l’expression de son visage lorsqu’il verra ceux de leurs enfants. Et encore plus lorsqu’il entendra leurs prénoms : « Voici Eden & Morgan. », chuchota-t-elle, peu désireuse de les réveiller. Lâchant la main du mutant, elle arqua un sourcil. Au cours de leurs conversations, lorsqu’il leur arrivait de se projeter dans un monde dans lequel leur amour serait considéré comme normal, ils parlaient parfois des enfants qu’ils pourraient y avoir, et des prénoms qu’ils aimeraient leur donner. Ils avaient réussi à se mettre d’accord sur Eden (afin que Faith puisse rendre hommage à sa mère), et sur Morgan (prénom qu’ils aimaient tous les deux.) Elle en profita pour arrêter ses diverses utilisations de télékinésie, sans cesser d’observer Lewis, comme si elle désirait graver chaque détail de son visage dans son esprit (ce qui était inutile, elle connaissait Lewis par cœur.) Mais elle ne le connaissait pas en père, et était curieuse, impatiente même, de voir ça.
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Lewis Austin

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❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] Empty
MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyVen 12 Juil - 11:30

16h05. Je savais n’être point en avance (euphémisme pour dire que je commençais à être vraiment en retard), mais ce n’était pas de mon fait. Je m’étais juré d’arriver à l’heure ; le moment, la date et le lieu du rendez-vous étaient gravés dans mon esprit et j’avais décidé de ne laisser aucune latitude à ma grande distraction : pour marquer mes retrouvailles avec Faith, je me devais d’être ponctuel. Hélas, les évènements avaient joué contre moi, et je me retrouvais à présent à marcher aussi vite que possible (c’est-à-dire à me retenir de me courir comme un dératé) en direction de la Cour des Miracles. J’aurais aimé aller plus vite, mais cela aurait attiré l’attention sur moi, ce qu’il fallait à tout prix que j’évite (c’est recommandé quand on se rend à un rendez-vous secret ou alors, il ne faut pas s’étonner quand les ennuis vous tombent dessus).

J’avais pourtant tout prévu pour détourner l’attention du Zaïhra de ma petite personne. Les hommes de mon père me surveillaient avec plus d’acuité, depuis la dernière tentative d’assassinat, il y a quelques semaines. Logique : j’avais failli me faire tuer. Autant dire que s’ils voulaient conserver leur gagne-pain (moi, en l’occurrence) et éviter de servir de cibles d’entraînement à de futures recrues, ils avaient intérêt à ouvrir l’œil. Premier problème. Le second n’avait fait que renforcer leur vigilance. Les rumeurs à propos de Faith et moi, sur notre amour, s’étaient répandues comme une traînée de poudre dans toute la ville. À croire qu’il n’y avait que ça d’important en ce monde… Bon, en effet, c’est une des choses les plus importantes au monde pour moi, mais ce n’est pas obligé d’être le cas pour toute la ville ! Je sais que je suis arrogant (on me l’a souvent dit, j’ai fini par l’admettre), mais je n’ai jamais demandé à ce que mes préoccupations personnelles deviennent celles de tout Naëris ! Vie privée, tout ça, tout ça… En tous cas, même si mon père n’avait pas encore eu le temps de me convoquer dans son bureau pour une sympathique explication de père à fils (ce qui m’arrangeait, je l’avoue, vu que la situation ne risquait pas de tourner particulièrement en ma faveur…), il avait donné de nouvelles instructions à ses hommes qui peuvent se résumer facilement à « Tenez-le à l’œil et ne le laissez pas filer ».
D’où la mise en œuvre d’un plan destiné justement à contourner ces ordres et à me permettre de passer un moment en ville en toute tranquillité. Je savais que j’aurais à en payer les conséquences, mais je m’en moquais pour le moment. L’important, c’était de revoir Faith. De rencontrer les enfants. J’avais informé Riley de mon intention de m’esquiver et, malgré ses tentatives de me faire changer d’avis, il avait fini par accepter. Soulagement. La mise au point du plan a été rapide ensuite. J’ai l’immense avantage d’avoir un ami doué du pouvoir de métamorphose… Il ne le possède pas à un stade très élevé, ses parents ne l’ont jamais forcé à le travailler avec acharnement, et il l’a laissé évoluer un peu comme il l’a voulu. Mais pour ce que je voulais, ses capacités étaient parfaites. Avec quelques amis (amis est ici à prendre dans le sens de « gens manipulables capables de me rendre les services dont j’ai besoin » –Riley faisant exception), dont cette perle rare, je me suis rendu dans un café un peu à l’écart du centre-ville, proche des quartiers un peu moins accueillants. Un lieu assez neutre, que j’avais choisi avec soin, afin d’être certain de ne pas y croiser de rebelles ou de membres de la Fraternité, ou tout autre élément à potentiel nuisible de la faune naërisianne. Les membres du Zaïhra affectés à notre escorte sont restés à l’extérieur, selon leur habitude. Certains d’entre eux avaient dû faire un repérage avant notre arrivée, afin de s’assurer que les lieux ne présentaient aucun danger. Et à voir le regard que le patron posait sur nous, il savait qui nous étions. Qui j’étais, surtout (je ne veux pas être méchant avec mes amis, mais ils sont très loin de posséder mon charisme fou). Heureusement, l’arrivée d’autres clients l’a occupé, ce qui nous a permis de mener à bien nos petites affaires. Je me suis discrètement esquivé en direction des toilettes, où mon camarade m’a ensuite rejoint. Il ne nous a fallu que quelques secondes pour échanger nos vêtements, avant qu’il ne prenne mon apparence. Il ignorait, bien sûr, où je comptais me rendre ; il savait seulement que je voulais fuir la surveillance paternelle et il approuvait (« ah mon vieux, t’as pas de chance avec ton père, il est toujours sur ton dos ! »). Il ne croyait pas non plus les rumeurs à propos de ma liaison avec Faith (« toi, avec une rebelle ? Quelle blague ! On te connaît, nous, on sait bien que tu n’irais pas avec cette sale engeance ! »). Autant vous dire que ces quelques secondes à supporter son bavardage ont été plus qu’insupportables et que s’il ne m’avait pas été si utile pour l’heure, son nez aurait fini par faire une rencontre intéressante avec mon poing. Un « ta gueule », un peu grossier mais ferme, aurait certes pu suffire, mais je n’étais pas d’humeur à me montrer aimable (si, c’est de l’amabilité. Virile, mais de la politesse tout de même, plus qu’un poing dans le visage. Mais c’est mon avis). L’heure commençait à tourner. Je l’examinai d’un œil critique. Ce n’était pas parfait, bien sûr. Il n’y avait qu’une personne capable d’être moi…et c’était moi-même (ça vous étonne, hein ?). Mais bon, il était capable de se tenir avec assez d’allure pour pouvoir prétendre être moi (disons qu’il faisait illusion de loin, quoi. Avec l’aide des vêtements). Ca suffirait. De toute façon, le temps que le Zaïhra se rende compte de la supercherie, je serais loin, et perdu dans les rues de la ville. Il leur faudrait trop de temps pour me retrouver. Ce qui m’en laisserait assez pour rejoindre un certain hôtel.
L’ami corvéable remonta rejoindre notre table, tandis que je patientais dans les toilettes (lieu agréable s’il en est pour passer le temps…). Évidemment, il fallait qu’ils restent un petit moment pour faire illusion…mais j’avais demandé à Riley de ne pas laisser s’éterniser les choses. Je ne pouvais pas sortir tant que le Zaïhra serait dans les parages, ils devaient surveiller l’établissement avec un regard d’aigle à l’affût de sa proie. Dommage qu’ils ne sachent pas encore voir à travers les murs. Enfin, Riley parvint à bouger tout le monde (c’est de sa faute, si je suis en retard) et le groupe sortit du café. J’attendis quelques instants, afin d’être sûr qu’ils se soient éloignés en entraînant le Zaïhran puis je sortis par la porte de derrière (c’est presque devenu quelque chose d’obligatoire dans la construction des cafés à Naëris : les nombreuses issues de secours. Un café qui offre moins de quatre sorties possibles (fenêtres comprises) n’a aucune chance d’être fréquenté (nous sommes des gens prudents, ici)). Ni vu, ni connu. Enfin, façon de parler quand on possède justement l’un des visages les plus connus de Naëris.

Je remontai les rues d’un pas rapide, m’éloignant de plus en plus du centre pour me diriger vers les quartiers moins bien famés. Pour ne pas me faire repérer, j’adaptais mon allure aux lieux que je traversais, mais je demeurais vigilant. Aujourd’hui, j’avais toute la ville contre moi : Falnaë, Fraternité, Xeryl, le citoyen lambda qui rameuterait tout son quartier pour avoir mon autographe, une fille hystérique, une ancienne conquête qui voudrait avoir une conversation… cela transformait mon trajet en parcours du combattant pour éviter tout ce joli monde (j’aime bien signer des autographes, tant que ça ne dure pas trop longtemps et que je n’ai rien d’autre à faire. Ce qui n’est évidemment pas le cas). Je passai une main sous ma veste, touchant le holster qui renfermait mes couteaux préférés. Impossible de me balader sans armes.
Je tâchai de me fondre dans la masse des habitants pour rester invisible (si, si, c’est possible. Je sais le faire quand il faut). Plus facile qu’on peut le croire. Certes, mon visage est connu de tous. Mais ce visage est associé à un jeune homme arrogant, qui passe son temps à se pavaner, la tête haute, toujours entouré d’amis. Un jeune homme qu’on voit s’afficher dans tous les meilleurs endroits de la ville, dans les boîtes de nuit. Pas un jeune homme qu’on s’attend à croiser au coin de la rue, seul, à l’allure (presque (je ne sais pas déchoir si bas)) banale (les filles hurleraient en entendant ce mot). Ca ne correspond pas à l’image qu’on se fait du fils du Maire. En fait, mon arrogance, ce côté lumineux qui en met plein la vue, est ma meilleure cachette. Je donne l’impression d’être transparent, de n’avoir que cette apparence. Alors, quand j’efface ce côté flamboyant, qu’il s’estompe, que je rentre dans la normalité, rares sont les gens à me reconnaître (on m’a déjà dit que je ressemblais « un peu à Lewis Austin ». Fou rire. Le type n’a pas compris). Tant mieux.

Je me rapprochais de la Cour des Miracles. Toutes mes pensées allaient vers Faith. Enfin. Enfin, nous allions nous revoir, nous retrouver. Presque un an que nous ne nous étions vus. Mon amour pour elle n’avait pas faibli, loin de là. Au contraire même. Son absence ne faisait que la rendre plus désirable. Je rêvais d’elle la nuit ; nos moments passés ensemble me revenaient sans cesse en mémoire, au point que parfois il me semblait qu’elle riait à côté de moi ou qu’elle me disait quelque chose. Illusion. Et bien sûr, je la dessinais. Consciemment ou inconsciemment, c’étaient toujours ses traits qui revenaient sous mes doigts. Faith, encore et toujours, comme une passion et une obsession, dont je ne parvenais pas à me passer. Dont je ne souhaitais pas me passer. Mais la revoir, enfin… L’inquiétude me nouait cependant le ventre. Ses sentiments envers moi seraient-ils intacts ? Ne m’aurait-elle pas remplacé par Kylian ? Ils avaient passé tant de temps ensemble ces derniers mois… Le rendez-vous d’aujourd’hui avait-il pour but de m’annoncer que notre relation était définitivement terminée ? Je croisais les doigts pour que ce ne soit pas le cas. J’avais également une autre source d’inquiétude. Elle amènerait les enfants. Nos enfants. Impatience et crainte se mêlaient en moi. Je voulais les voir, les connaître enfin. Mais serais-je à la hauteur ? J’avais fini par prendre conscience que Jack n’était pas forcément le modèle du père parfait. Que l’homme que j’avais adoré pendant des années n’était peut-être pas ce qu’il y avait de mieux dans le domaine de la famille. Serais-je à la hauteur, moi ? Arriverais-je à aimer mes enfants de la bonne façon, à ne pas reproduire les erreurs de mon père ? À leur donner ce qu’il fallait pour qu’ils grandissent de la meilleure façon possible ? Ma réputation d’insensible en prendrait un coup si le monde savait que j’avais de telles pensées. Mais zut. Il s’agissait de mes enfants. De la femme que j’aimais plus que tout.

J’avais ralenti le pas de manière involontaire, comme si mes jambes faisaient leurs mes craintes et commençaient à envisager l’idée de faire demi-tour. J’accélérais de nouveau. J’étais déjà bien en retard, je n’avais plus de temps à perdre. Je connaissais plutôt bien la Cour des Miracles, pour y avoir fait quelques escapades du temps de ma jeunesse excitée (oui, je me suis calmé depuis) et je n’eus pas grand mal à repérer l’hôtel où nous avions rendez-vous. J’entrai d’autorité, faisant comme si j’étais un habitué. J’ignorai le gérant tandis que je passais devant le comptoir ; je n’avais rien à lui demander. Il me laissa passer sans dire mot ; de toute façon, vu le quartier, il devait préférer se tenir à l’écart des affaires de ses clients. Question de survie. (Ca donne envie de passer ses vacances ici, n’est-ce pas ?).
Je rejoignis rapidement l’étage de la chambre. Couloir. Porte. Un instant d’hésitation, tandis que mes angoisses me revenaient. Mais je devais la voir, j’avais besoin de la voir. C’était mon désir le plus cher depuis des mois, même si c’était moi qui avais décidé qu’il fallait nous séparer. Mais elle manquait à mon corps et à mon âme ; j’avais besoin d’elle, plus que tout.
Presque sans en avoir conscience, porté par une impulsion, je frappai, disant simplement :

–C’est moi.

Elle reconnaîtrait ma voix. Mieux valait éviter les prénoms tant que nous serions susceptibles d’être entendus. Un « Salut, Faith, c’est moi, Lewis » aurait certainement déclenché tous les signaux d’alarme de l’hôtel. La porte se déverrouilla. Je pris une inspiration avant d’entrer, et refermai aussitôt le battant derrière moi. Ces précautions avaient un curieux goût de nostalgie, rappelant toute notre prudence passée, lors de nos premiers rendez-vous, conscients tous deux que personne ne devait jamais nous voir ensemble. Je ne portai guère d’attention à l’ameublement de la chambre. Mon regard cherchait celui de Faith, avide de la voir, de la contempler de nouveau. Amoureux. Nos yeux se croisèrent. J’avançai ; Faith se dirigea vers moi. Elle avait changé d’apparence mais je n’eus pas le temps de distinguer ses nouveaux traits ; elle redevenait elle-même, et c’est en étant elle-même qu’elle atterrit dans mes bras. Je l’étreignis, la serrant fort contre moi, retrouvant avec une émotion indicible sa crinière blonde, son sourire, son parfum. Faith. Mon amour. Nos lèvres se trouvèrent immédiatement, selon notre ancienne habitude. Baiser brûlant, passionné, avide. La saveur de ses lèvres sur les miennes m’avaient tant manqué…
Le temps d’une fulgurance qui aurait pu durer l’éternité, j’oubliai le monde.

Ce fut elle qui recula la première, mettant un terme à notre baiser. Je ne la quittai pas des yeux. J’en étais incapable ; il fallait que je la voie, que je m’abreuve de nouveau à la source de notre amour. Elle m’avait trop manqué. Elle glisse ses doigts entre les miens, je refermai ma main sur la sienne. Nouées de nouveau.

–J’ai deux personnes à te présenter.


Les enfants. Nos enfants. J’avais encore du mal à croire à ces mots. Je savais que j’étais père, que les jumeaux allaient sur leur quatre mois, mais ils n’avaient pas encore de réalité pour moi. La grossesse de Faith s’était passée au loin, de même que l’accouchement. Dire que je n’avais pas pu être là pour ce moment… Bien sûr, j’avais passé ces derniers mois à imaginer tout cela, mais en ce domaine, rien ne valait la réalité. Elle est bien plus belle que tout ce que nous fournir notre esprit.

Je m’approchai presque timidement du landau où reposaient les jumeaux. C’était si étrange… Elle me dit leurs prénoms. Eden et Morgan. Deux prénoms sur lesquels nous nous étions arrêtés lorsque nous envisagions l’avenir ensemble, lorsque nous souhaitions fonder une famille, accueillir des enfants… Eden et Morgan. Nos bébés. Ils dormaient tous les deux, du sommeil confiant et paisible des enfants dont on s’est bien occupés. Ils étaient si petits, si fragiles. Si innocents. Je tendis la main, effleurai doucement leurs visages pour ne pas les déranger, mourant d’envie de les prendre dans mes bras. Ils ne bougèrent pas. L’émotion m’étreignait le cœur. Moment si beau et si parfait, comme si nous formions une véritable famille. Un sourire joua sur mes lèvres ; je savais que je devais avoir l’air attendri, peut-être celui d’un imbécile heureux, mais c’est excusable lorsqu’on découvre ses enfants pour la première fois. Et je regrettai encore plus de ne pas avoir pu être là depuis le début, de ne pas avoir assisté aux moindres de leurs mouvements, aux premiers biberons, aux nuits sans sommeil, aux premiers gestes d’éveil que partagent tous les parents. La vie ne nous avait pas laissé le choix, à Faith et à moi. Mais je le regrettais sincèrement. Je demeurai un instant silencieux, sans voix, devant les enfants endormis. J’ignorais toujours si je serais capable d’être à la hauteur pour eux, mais une chose était sûre : je les aimais profondément, et je ferais tout pour les protéger des nombreux dangers qui les menaçaient. J’étais leur père.

–Ils sont adorables, finis-je par murmurer. Eden et Morgan…

Ma fille et mon fils. Je n’avais pas résisté au plaisir de prononcer leurs prénoms à voix haute. Je me rapprochai de Faith, l’enlaçai, sans vraiment quitter nos enfants du regard. Je la serrai dans mes bras.

–Je suis si heureux que nous soyons enfin ensemble, tous les quatre…

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Faith S. Warrens

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MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptySam 13 Juil - 22:42

L’attention toute entière de Faith était concentrée sur Lewis, comme bien souvent lorsqu’ils se retrouvaient dans la même pièce. Même lorsqu’ils se croisaient « officiellement », elle avait du mal à ne pas laisser son regard dériver vers lui, devant prendre sur elle afin de ne pas rester le regard rivé sur lui. C’était sans doute l’une des choses qui lui avait le moins manqué dans leur histoire, au cours des derniers mois : se retrouver dans la même pièce que lui, et ne pouvoir être avec lui, blottie dans ses bras et être en droit, tout simplement, de passer une soirée avec lui, comme un couple normal. Par chance, aujourd’hui, pour leurs « premières » retrouvailles, ils n’étaient pas en public. Ce qui, en soit, était des plus heureux, réellement, car Faith aurait eu bien du mal à se retenir de se précipiter vers lui. Vous imaginez, vous, rester de marbre devant l’homme que vous aimez et que vous n’avez pas vu depuis des mois et des mois ? Non, à choisir, Faith préférait vraiment perdre définitivement son pouvoir. Ce qui, pour un mutant, n’est pas rien, rappelons-le ! Et dans la même lignée : Faith préférait mille fois rencontre le plus dangereux prédateur de la forêt, en étant désarmée, pour un combat à un contre un. Ou encore se faire torturer par le Xeryl ou la Fraternité...

Pour l’heure, Faith n’avait pas à se soucier de ces divers groupes : seuls comptaient Lewis et les jumeaux. Et plus précisément le visage que faisait Lewis, en découvrant ses enfants pour la première fois. Au fur et à mesure de pas que Lewis faisait en direction du landau, le sourire de Faith s’agrandit, de plus en plus attendrie par l’expression qui se dessinait sur le visage du mutant. C’était précisément l’une des raisons qui avait fait craquer Faith, chez Lewis : le fait qu’il disposait d’une facette de lui moins froide et hautaine qu’il n’y paraissait. Pour Faith, ils étaient en quelque sorte un miroir l’un de l’autre : lui semblait incarné la Vanité et l’Indifférence en personne et était pourtant capable de se montrer tendre par moments, alors qu’elle paraissait être une fragile jeune femme à la morale indéfectible, alors qu’en réalité, elle avait aussi sa part d’ombre. Certes, tout le monde possède cette ambivalence, entre l’Ombre et la Lumière, mais au sein du binôme, c’était flagrant : l’un de ces côtés était officiellement plus présent que l’autre chez eux, mais existait pourtant chez les deux, dans une moindre mesure, évidemment : ainsi, Faith n’était pas aussi lisse qu’on pouvait le croire lorsque l’on se basait uniquement sur les actions de son groupe, et Lewis n’était pas le mutant sans cœur que tout le monde se plaît à croire... Et pour ceux qui avaient encore des doutes, ils n’ont qu’à regarder la tête que Lewis a fait en voyant ses enfants. C’était même mieux que ce à quoi Faith s’était attendu (non pas qu’elle n’ait pensé qu’au pire, elle avait aussi envisagé l’hypothèse d’un Lewis heureux, mais elle n’avait imaginé qu’il aurait cette tête là. Précisément l’une de ses moues qui la réconfortait dans sa certitude qu’il était l’amour de sa vie (elle le savait déjà, et n’en avait jamais douté, pas même au cours des derniers mois, mais le sentir régulièrment au plus profond de son être aidait à surmonter les difficultés inhérentes à leur histoire.). Une moue qui lui donnait envie de crier à l’humanité entière qu’elle se méprenait sur le compte de Lewis. Une moue qui l’incitait à se battre pour parvenir un jour à vivre avec lui en tranquillité.). Dans le regard de Lewis contemplant les jumeaux comme s’ils étaient l’une des 7 Merveilles du monde (dont la plupart qui étaient connues avant l’Apocalypse n’existaient même plus en 2197... Mais passons sur ce chapitre...), Faith voyait le père que Lewis pouvait être. Etait même, bien que leur vie familiale allait être pour le moins hors-du-commun. Si certains auraient pu être étonnés de voir Lewis regarder ses enfants avec autant de douceur, Faith ne l’était nullement : en dessous de ses couches d’appréhension, elle avait la certitude que Lewis agirait au mieux envers les enfants. Bien loin du modèle pathétique que lui avait offert Austin senior, même si Faith ignorait à quel point le tyran avait merdé avec Lewis, elle se doutait, au vu du personnage, que l’enfance de son petit ami n’avait pas été des plus joyeuses. Voilà qui ajoutait une couche supplémentaire de haine, chez Faith, à l’égard du maire autoproclamé de Naëris (oui, Faith déteste appeler le père de Lewis par son prénom, même dans ses pensées, c’est pour dire...). Si on additionne toutes les strates de haine que Faith éprouve contre lui, on doit sans conteste aboutir à un oignon géant – image ici présente du fait des multiples couches de l’oignon, bien entendu, et non à cause d’un amour quelconque pour ce condiment.

Le cœur de la jeune femme ne fit qu’un bond dans son cœur lorsque Lewis effleura les visages des bébés. Cette simple image, elle en avait rêvée ces derniers mois. Certes, elle ne voyait pas distinctement le visage du père des jumeaux lorsque sa mémoire avait été effacée, mais même à cette époque, elle savait qu’elle était loin de lui. Jamais elle n’avait prit Kylian pour le père des jumeaux. Et bien que celui-ci ait été présent pour l’aider à s’en occuper, elle s’était toujours sentit plus ou moins seule, ou plutôt, à moitié elle-même. Et se retrouver à présent avec Lewis, ici-même, le lui en fit bien prendre conscience. Ce sentiment de solitude, elle l’avait enfoui bien en elle, sous des tonnes d’occupations diverses et variées, aussi bien pour ses enfants que pour son entourage. Ce fut cependant lorsque Lewis la prit à nouveau dans ses bras, après avoir déclaré à quel point leurs enfants étaient merveilleux, qu’elle se sentit craquée. Comme si elle avait veillée à toujours être un véritable roc pour tout gérer, tenant principalement sous la pression constante qui reposait sur ses épaules, et qu’entre les bras de Lewis, le poids de cette même pression lui tombait d’un coup sur la tête. Et cela se manifesta par des larmes. Larmes de joie d’être enfin là où était sa place, à savoir auprès de Lewis. Larmes de bonheur de voir enfin leur famille réunie. Larmes d’épuisement suite aux derniers mois éprouvants qu’elle venait de traverser. Larmes de peur face à leur avenir : comment leur vie allait-elle s’organiser à présent ? Avec tous ces bruits qui circulaient sur eux en ville, arriveraient-ils à offrir un semblant de normalité aux jumeaux ?

Nouant ses bras autour de Lewis, Faith enfoui son visage dans la veste de Lewis. Peu désireuse qu’il la voit pleurer comme une madeleine. Redoutant qu’il se méprenne sur la raison de ses larmes (même si une partie était bien dû à de la tristesse.) Le visage caché contre le torse de Lewis (mouillant ainsi au passage la veste en question), la mutante prit la parole : « Moi aussi. », d’une voix dans laquelle transperçait le soulagement. Emotion qui peut paraître incongrue lorsque l’on songe aux rumeurs qui circulaient en ce moment sur le binôme, et plus précisément sur Eden Warrens et Jack Austin... Rumeur qui laissait non seulement à entendre que les deux avaient eu une liaison, mais mettait aussi le doute sur l’identité réelle du père de Faith. Bien qu’à ce sujet-là, Faith était sûre d’elle : son père était Dorian Warrens. Parce qu’il ne pouvait en aller autrement. Eden ne pouvait tout simplement pas s’être décemment offerte à ce sadique. Eden avait plus de goût que ça (que personne ne se permette de juger Faith par rapport à Lewis, merci !). Mais surtout : Faith refusait que ça soit vrai, parce qu’elle ne voulait surtout pas envisager, ne serait-ce qu’une seconde, qu’elle puisse être la demi-sœur de Lewis. Elle ne supporterait pas d’être la fille d’un homme aussi violent que le mutant. Et tolérerait encore moins être la sœur de l’homme qu’elle aimait. Non, ça ne pouvait être vrai : son âme sœur n’aurait pas prit vie chez son frère ? La vie ne pouvait pas être aussi cruelle, elle l’était déjà bien assez comme ça, sans pour l’être à ce point-là... Dénouant ses bras pour s’essuyer ses larmes, Faith redressa le visage pour s’adresser à Lewis, sans pour autant quitter le cercle de ses bras : « Promets-moi qu’on ne sera plus jamais éloigné aussi longtemps l’un de l’autre. ». Oh, elle n’avait pas parlé des rumeurs ? Et alors, comme dit précédemment, pour elle, c’étaient juste des ragots. Des ramassis de conneries destinées à mettre à mal l’image de deux des familles les plus populaires de Naëris. Sans doute une connerie de la Fraternité, qui souhaitait donner des raisons supplémentaires à ces deux clans de se détester encore plus pour finalement s’entretuer, enfin. Non, pour l’heure, elle ne voulait qu’une chose : être sûre de ne plus jamais avoir à vivre des jours aussi atroces que ceux passés loin de Lewis. Même si elle avait conscience d’être la seule et unique coupable de ces longs mois passés loin l’un de l’autre... Elle aurait pu refuser la mission, après tout, mais son honneur l’en avait empêché. Tournant la tête vers les enfants, toujours endormis, elle ajouta alors : « Ils ont besoin de toi. » La mutante eut un petit sourire en coin, avant de rediriger son visage vers celui de Lewis : « Et moi aussi. » Et oui, la rebelle qui se targuait d’être indépendante ne l’était pas tant que ça lorsqu’il était question de Lewis, pire, on pouvait la considérer comme une droguée du mutant, en quelque sorte... Mais n’était-ce pas normal d’être dépendante de l’être qui vous aide à garder l’équilibre dans votre vie qui est loin d’être équilibrée ? L’être qui vous permet, parfois même sans le savoir ou en être conscient, de tenir le coup face aux aléas de la vie ? Pour l’heure, si Faith n’avait pas encore craquée depuis qu’elle avait retrouvé la mémoire et réaliser que son père était absent et que sa meilleure amie était morte, c’était parce qu’elle savait qu’elle allait retrouver Lewis. Ca n’arrangerait pas le reste, mais ça l’apaiserait toujours. Et c’est le cas.... « Nyla est morte », dit-elle en passant à nouveau ses bras autour de Lewis, comme si cela allait effacer tout le reste. « On ignore où mon père. Et des rumeurs absurdes circulent sur ton père et ma mère... ». N’allez pas croire que Faith avait mentionné la disparition de son père dans l’espoir que Lewis lui parle de Dorian : il était clair pour elle qu’il ignorait où Dorian était, il aurait fait quelque chose pour le télépathe sachant que son absence ferait souffrir Faith. Il s’agissait donc là juste d’une conversation. Conversation qui risquait de prendre court dans quelques minutes, car des rebelles approchaient de l’hôtel à grands pas : ils avaient réussit à pister Faith (avec un mutant aux sens surdéveloppés), pour vérifier ce qu’elle faisait, désireux de savoir si ce qu’on disait d’elle et Lewis était avéré... Mais pour l'heure, Faith l'ignorait, et souhaitait une chose : être réconfortée par Lewis, oublié l'espace de quelques instants que la vie ne les épargnait jamais...
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MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyDim 14 Juil - 14:10

Je gardai Faith dans mes bras, tout en conservant une partie de mon attention sur les jumeaux. La retrouver, retrouver son parfum, pouvoir sentir son corps contre le mien, percevoir sa présence, savoir qu’elle était à mes côtés… c’était ce à quoi j’avais le plus aspiré ces derniers mois. La voir ainsi en face de moi, la serrer dans mes bras, c’était presque incroyable, tant j’avais rêvé de ces instants, et tant j’avais eu peur que cela ne se reproduise plus jamais. Je savourai pleinement l’instant, oubliant le lieu médiocre où nous nous trouvions, oubliant tout ce qui n’était pas nous. Le reste n’importait pas, maintenant que nous nous étions retrouvés, que notre couple se reformait, alors qu’il n’aurait jamais dû être séparé. Heureusement que nous nous étions donnés rendez-vous… Se croiser en pleine rue sans avoir la possibilité d’échanger un mot ou un regard aurait été la pire des tortures. Pour l’heure, mon esprit se partageait totalement entre ces trois membres de ma famille. Famille. Un mot que j’avais l’impression de redécouvrir maintenant, un mot qui révélait soudain plein de sens nouveaux, bien différents de ceux que je connaissais. À bien y réfléchir, les Austin formaient-ils vraiment une famille ? Avec le recul des années et ce que je voyais à présent, j’en doutais. Parce que jamais je n’aurais eu l’idée d’agir envers Faith comme mon père envers ma mère, de la mépriser comme il l’avait fait. L’avait-il jamais aimée ? La question se posait. Parce que maintenant que je voyais mes enfants (même si mes amis seraient surpris de me voir en cet instant ; vu mes frasques habituelles, ils ne m’imaginent absolument pas en papa poule…mais la vie réserve souvent des surprises !), je savais que je serais prêt à tout pour les protéger, que jamais je ne leur ferais de mal. Je me moquais bien de savoir s’ils étaient mutants ou non, s’ils auraient un jour des pouvoirs (une question qui avait dû hanter l’esprit de mon père à l’époque… Qu’aurait-il fait si j’avais été un Génome Sain ? Je préfère ne pas penser à la réponse ; je suis incapable de penser à ce qu’elle aurait pu être. Mais merci les Esprits de m’avoir donné un pouvoir). Qu’importait ? C’étaient mes enfants, avant d’être des mutants, ou de futurs acteurs de la guerre qui se jouait dans les rues de Naëris, une guerre dont je tenais à les préserver autant que possible, même s’ils n’avaient pas les meilleurs parents pour cela. Faith et moi étions impliqués au premier chef dans ce qui se passait. Mais tant pis. Je souhaitais plus que tout que nos enfants puissent grandir loin de ces troubles. Apprendre un peu la paix et la tolérance qui faisaient tant défaut à la plupart d’entre nous. Là non plus, en tant que père, je n’étais pas sûr d’être à la hauteur. Trop impulsif, trop violent. Trop pris dans l’engrenage du Xeryl, dans ce qui se passait. Mais je ne leur apprendrais rien de ce qu’on m’avait appris, ou du moins pas de la même façon. Pas avec cette idée qu’il fallait être toujours plus fort que tout le monde. J’espérais que j’arriverais à les voir souvent. Je ne voulais pas demeurer un inconnu, un étranger pour eux ; je voulais avoir une place dans leur monde, construire des choses avec eux. Ne pas être seulement le type sympa qu’ils croisent une fois tous les six mois, qui apporte des cadeaux et qu’on leur demande d’appeler « papa », sans qu’ils sachent vraiment qui il est. Bien sûr, leur sécurité primait sur tout, je ne les mettrais pas volontairement en danger pour le plaisir égoïste de les voir, mais je ne tenais pas à ce qu’il y ait une trop grande distance entre nous. Une distance qu’il y aurait forcément, vu l’endroit où ils allaient grandir. Le QG du Falnaë… que n’entendraient-ils pas sur moi dans quelques années ? Que penseraient-ils alors ? Je faisais confiance à Faith pour qu’ils ne soient pas embrigadés par les rebelles, qu’ils gardent une certaine liberté…mais j’appréhendais déjà les futures questions qu’ils ne manqueraient pas de poser un jour. (On peut remarquer que je fais preuve d’un bel optimisme, ça voudrait dire que je serais encore de ce monde d’ici une demi-douzaine d’années. Ca me paraît déjà un joli score).
J’imagine que j’ai l’air hyper sérieux tout d’un coup. C’est que je le suis. Eh oui, même à moi, il peut m’arriver d’avoir des accès de sériosité (pas la peine de chercher, c’est un néologisme. Dans un an grand maximum, il figurera dans le dictionnaire de Naëris…j’aime lancer de nouveaux mots qui font tellement défaut dans notre langage courant. Bref.). Je me soigne, mais quand la situation est réellement grave ou importante, ils ressurgissent toujours.

J’aurais le temps de penser à l’éducation (encore un terme qui surprendrait mes amis, puisqu’il impliquerait que j’aie un certain sens des responsabilités. Paraîtrait que je n’en ai jamais beaucoup fait preuve… Mais il faut bien commencer un jour, non ?) des jumeaux plus tard. Là, tout ce qui comptait, c’était que nous soyons ensemble tous les quatre, réunis, loin des dangers (douce illusion…) de Naëris. Tout le monde ignorait l’emplacement de notre refuge et c’était tant mieux. Mon regard quitta Faith un instant pour couver les jumeaux toujours endormis. Leur présence ici me paraissait toujours extraordinaire, comme quelque chose que j’avais longtemps espéré, sans y croire vraiment. Maintenant, mes songes prenaient place dans la réalité. Bien sûr, les obstacles seraient nombreux, notre amour était une folie, un danger sans nom ; dans un tel contexte, nombreuses auraient été les personnes à refuser d’avoir des enfants ou de les assumer. Mais je m’en moquais pour l’heure. Comment aurait-on pu penser, en voyant les visages d’Eden et de Morgan, que nous avions fait une énorme erreur ? Je ne regretterais jamais ce qui était arrivé. Tout ce que je pouvais espérer à présent, c’était que nous gagnerions un jour le droit de vivre comme nous l’entendions. Difficile, voire impossible. Ca impliquerait que l’un de nos deux camps ait été vaincu. Et nos positions respectives dans ces mêmes camps indiquaient assez que nous aurions peu de chance de survie en cas de défaite. Ou que nous serions dans une très mauvaise posture, encore pire que maintenant (ouais, c’est possible. Étonnant, hein ?). Je chassai ces pensées inopportunes. Inutile d’y songer maintenant.

Faith enfouit son visage contre ma veste, et je devinai, au léger tressaillement de ses épaules, qu’elle pleurait contre moi. Je la serrai un peu plus fort, appuyant ma tête contre la sienne. J’avais envie de lui dire que tout irait bien maintenant, que nous étions ensemble, que nous pourrions nous en sortir. Toutes les phrases stupides que l’on trouve dans n’importe quel film, dans ces moments où tout le monde est censé sortir son mouchoir pour essuyer la larme à l’oeil. Mais ç’aurait été mentir. L’avenir s’annonçait plus qu’incertain pour nous, nous ne pouvions le nier. Alors, je continuai de la câliner tendrement, ma présence l’assurant de mon soutien. Elle n’était plus seule, ne le serait plus jamais, tant qu’il me serait possible d’agir. Tant pis pour les dangers ; elle m’avait trop manqué.

Je souris légèrement, tendrement devant le « Moi aussi » en provenance de ma veste. Si cela ne tenait qu’à nous, rien ne pourrait jamais nous séparer. Je ne voulais pas penser à tout ce qui se disait sur nous, mais aussi sur nos parents. Je le refusais de toutes mes forces. J’ignorais à peu près tout des relations que mon père avait pu entretenir. Je savais qu’il trompait allègrement ma mère, qu’il cumulait les conquêtes et qu’il m’avait légué ses gènes de séducteur. À part ça, j’ignorais la plupart du temps l’identité des heureuses conquêtes des hautes instances de Naëris. Je faisais mine de m’en moquer, mais je ne voulais surtout pas savoir, de même que j’ignorais le regard blessé de ma mère. Eden et mon père… Impossible. Surtout pour les conséquences que cela pouvait avoir sur Faith et moi. Elle rompit mes pensées en relevant le visage ; ses yeux brillaient encore des larmes qu’elle avait versées.
Promettre qu’on ne serait plus jamais séparé aussi longtemps ? Pouvais-je vraiment dire une telle chose ? C’était elle aussi, qui avait choisi de partir, d’accomplir cette mission je ne sais où, pour aider je ne sais qui (ne surtout pas penser à Kylian. Couchée, la haine que j'ai pour lui!). J’imagine que j’en aurais fait autant à sa place. Peut-être. Je ne sais pas, en fait. Un peu d’égoïsme de temps en temps, ça fait du bien (mais si j’avais été à sa place, j’aurais été capable d’un altruisme incroyable et non d’un égoïsme tout aussi incroyable, et la question de renoncer ou non à la mission ne se serait même pas posée).

–Je ferai tout mon possible pour que cela n’arrive plus, c’est promis.

J’ajoutai cependant, un peu pour la taquiner et la faire sourire (et puis, je n’aimais pas que les moments sérieux le restent trop longtemps) :

–J’ai donc le droit, la prochaine fois que tu évoqueras une mission je ne sais où, d’y mettre un veto absolu, et de t’attacher en cas de résistance de ta part ?

En évoquant le flou de la mission, je ne voulais pas l’obliger à me dire où elle était allée. Ni ce qu’elle avait fait. Je ne voulais pas le savoir ; l’essentiel pour nous était qu’elle ait réussi. Ses simples pensées constituaient une trahison envers mon propre camp, mais quand Faith était impliquée, certaines limites tendaient à se flouter. Et puis…ce n’était pas vraiment une trahison : tant que je restais dans l’ignorance, je ne mentais pas aux miens, je ne leur dissimulais pas d’informations importantes. Je négligeais seulement de les obtenir. Mais on ne peut pas être sur le pied de guerre en permanence, si ?
Les paroles suivantes de Faith m’ôtèrent de nouveau toute envie de plaisanter.

–Je serai là, Faith, pour vous trois ; je ne vous ferai pas défaut. Moi aussi, j’ai besoin de vous…

Aveu de faiblesse ? Peut-être. Et alors ? Faith avait pris une place incroyable dans mon cœur et dans mon esprit ; elle me hantait. Je ne pouvais envisager de vivre loin d’elle. Et j’étais prêt à l’aider de toutes les façons possibles. Je connaissais la plupart des épreuves qu’elle avait à subir en ce moment ; je voulais la soutenir, l’aider. Faire ce que je pouvais pour elle (sans oublier non plus l’ombre de mon père qui planait sans cesse autour de moi).
Elle m’étreignit de nouveau. Se confia sur ce qui la tourmentait, et me soulagea d’une certaine façon. Elle me faisait confiance.

–Je suis sincèrement désolé pour Nyla… j’ai eu l’occasion de la rencontrer. On cherchait tous les deux à savoir où tu étais, si tout allait bien pour toi. C’était vraiment quelqu’un de bien…je suis désolé.

J’ignorais qui était à l’origine de l’assassinat de la jeune femme. La Fraternité ou les miens ? Les deux étaient envisageables. Si mes paroles parvenaient au sein du Falnaë, il serait évident pour eux que j’avais livré Nyla. Mais ce n’était pas le cas. Je n’étais pas responsable de sa mort. Pas plus que de la disparition de Dorian. J’avais mené une petite enquête interne ; rien n’avait transparu. Warrens senior n’était pas détenu par le Xeryl ; d’ailleurs, si ça avait été le cas, j’imagine que mon père aurait publié la nouvelle dans toute la ville, puisque ça portait un coup important aux rebelles contre lesquels il luttait avec tant d’acharnement.

–Pour ton père…il n’est pas chez nous, estimai-je utile de préciser. Quant aux rumeurs, je peux mener l’enquête chez moi ; je trouverai peut-être des indices dans les affaires de mon père, quelque chose qui pourrait nous dire ce qui s’est vraiment passé.

Je la regardai. Caressai doucement sa joue.

–Si tu te sens prête à supporter la vérité.


Je ne savais pas comment je réagirais s’il s’avérait que la rumeur était vraie. Cela dépendrait sans doute dans quelle proportion. S’il s’agissait d’une « simple » liaison…cela ne me choquerait pas. Cela faisait longtemps que je connaissais les frasques de mon père. Ce serait déjà plus difficile pour Faith. Et si elle et moi avions le même père… Non. Impossible.
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Faith S. Warrens

Faith S. Warrens

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MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyLun 29 Juil - 21:50

C’est dingue comme un côté fleur bleue peut disparaître avec une histoire digne des plus grandes tragédies. Cependant, blottie dans les bras de Lewis, Faith savait une chose : pour rien au monde elle ne ferait demi-tour, reniant leur idylle pour s’installer dans une aventure plus certaine. Même si sa vie avait, pour l’heure actuelle, plus de ressemblance avec une amorce de fiasco qu’un paisible conte de fées... Aimer Lewis promettait des instants difficiles (Faith en avait déjà connu de nombreux pour cette même raison), mais cela signifiait aussi savoir qu’il serait toujours là pour elle, quoi qu’il puisse se passer autour d’eux. Et aussi l’entendre déblatérer des conneries dans un moment sérieux – manie qui ne surpris guère Faith, qui ne connaissait que trop son petit ami, et son peu d’amour pour les longs moments solennels. La jeune résistante fit mine de repousser Lewis d’un léger coup d’épaule, tentant ainsi de faire comme si elle lui en voulait vraiment pour avoir briser ce moment digne de plus grandes comédies romantiques. Son agacement était, bien entendu, feint : la vie à Naëris était suffisamment difficile comme ça pour que l’on dédaigne les quelques instants de rigolades qui s’offraient à vous, sous quelques formes que ce soit ! C’était l’une des premières leçons que Faith avait pu apprendre au cours de son enfance. La blondinette s’amusa donc à garder quelques secondes son visage outré, avant de commencer à esquisser un sourire, pour finalement secouer la tête. « Pour ça, il faudra déjà que je me laisse faire, très cher ! », plaisanta-t-elle, se demandant si, le jour où la situation se présentera à nouveau (car il ne faisait aucun doute qu’elle se présentera une fois de plus), Faith se laissera convaincre par Lewis de refuser la mission. La jeune femme attachait bien trop d’importance à la lutte de son clan pour renoncer aux directives qu’on pouvait bien lui donner, même par amour. Sans oublier qu’à présent, elle avait deux raisons supplémentaires pour souhaiter un monde plus serein : ses enfants. Et deux autres raisons de plus d’avoir la crainte, au cours de ses missions, de ne pas revenir saine et sauve, d’avoir peur d’en être éloignée plusieurs jours (déjà que quelques minutes seulement lui semblait atroce ...) « Et je ne me laisserai faire que si tu te laisse faire de ton côté ! », déclara-t-elle souriante, bien qu’à moitié sérieuse. Ils savaient l’un comme l’autre qu’ils ne pouvaient renier leur famille, leur clan et les idéaux de ces derniers. Tout comme ils savaient qu’ils avaient beau faire de leur mieux pour s’immerger dans la bulle la plus protectrice qui soit, au final, la réalité finissait toujours par les rattraper. Comme ce fut le cas aujourd’hui, lorsque Faith évoqua ce qui lui pesait sur le cœur (oui, elle ne réagit nullement à ce que Lewis lui dit, estimant que les mots étaient là inutiles : ils savaient tous deux à quel point ils avaient besoin de l’autre, et de leur jeune famille, sans oublier qu’il était clair qu’ils pourraient toujours compter l’un sur l’autre, ayant bien eu l’occasion de se le prouver au cours de leur idylle.).

Ses yeux, posés sur Lewis, s’écarquillèrent en l’entendant évoquer avoir fait la rencontre de Nyla. Dire qu’à une époque, elle aurait tout donné pour que ses êtres très importants dans sa vie puissent se rencontrer. Et la rencontre avait eu lieu. Mais elle n’avait pas été là pour en profiter, pour voir si, comme elle l’avait sentit, ils auraient pu finir par s’entendre, non sans des efforts des deux côtés, mais, après tout, ils l’aimaient tous les deux, alors ces efforts, ils auraient réussi à les faire pour elle, non ? Visiblement, même sans elle, ils avaient réussi à les faire : Lewis venait de qualifier la défunte meilleure amie de Faith de bien. Un simple mot, banal, que l’on emploi souvent pour évoquer une nouvelle rencontre. Un seul mot. Et pourtant, il fut suffisant pour donner à Faith l’envie de pleurer, sur ce qui aurait pu être, ce qui aurait dû être, mais qui ne sera plus jamais. Elle avait beau savoir depuis plusieurs jours que Nyla était morte, c’était difficile pour elle de se faire à cette idée. Plus jeunes, lorsqu’elles parlaient de fonder une famille, elles s’étaient toujours imaginées encore unies, se plaisant à imaginer leurs enfants amis à leur tour. Mais rien ne se passait comme prévu, Faith aurait pourtant du le savoir... En fait, elle le savait, mais ça n’enlevait à rien la douleur de ce deuil. Pas plus la perspective de savoir que Nyla et Lewis s’étaient rencontrés pour retrouver sa trace, ce dont elle aurait dû se douter d’elle-même, les connaissant bien tous deux. Elle serra alors les dents pour ne pas craquer à nouveau (elle ne pouvait décemment passer son temps à jouer les madeleines lors de leurs retrouvailles, quand bien même Lewis parlait de Nyla en des termes élogieux – ce qui, une fois de plus, ne l’étonnait guère de lui : il n’était pas du genre à dire du mal des personnes qu’elle aimait, sauf lorsqu’il s’agissait de Kylian, mais là, c’était différent...).En un réflexion involontaire, elle noua ses bras autour de sa taille, comme pour se protéger du monde extérieur (comme si elle en avait besoin...). Une fois sûre de ne pas laisser son émotion filtrer de manière trop flagrante, Faith ne se faisait aucune illusion : Lewis la connaissait trop pour être dupe, elle prit cependant la parole : « Je trouverai ceux qui lui ont fait ça, et je la vengerai. » N’allez nullement croire qu’elle s’était mise en tête que Lewis avait quelque chose à voir dans la disparition de Nyla. Mais elle voulait le mettre en garde : que des amis du jeune mutant soit ou non mêlés à cette histoire, ça ne changeait rien pour elle : elle voulait venger son amie. Certes, ça ne la ferait pas revenir. Certes, ça n’apaiserait pas sa douleur. Mais au moins, justice sera faite. Nyla était, parmi toutes les personnes qui gravitaient autour de Faith, quelqu’un de profondément bon. Jamais elle n’avait volontairement fait de mal à quiconque. Plus qu’une Falnaënne, elle avait toujours placé la vie des autres avant la sienne. Leurs divergences d’opinion avaient souvent amenés les deux amies à se disputer, par ailleurs... Nyla avait été l’une des personnes que Faith admirait, et qui l’avaient amenée à se surpasser en permanence, pour parvenir à imiter l’aspect qui la fascinait chez cet autre. Elle avait été un pilier contre lequel elle s’était reposée après chaque coup. Il était donc normal que Faith ait l’impression constante de manquer d’air, lorsque la douloureuse pensée de la mort de son amie s’imposait à son esprit (ou à cause de l’un de ses nombreux autres soucis, étant donnés qu’en ce moment, ils semblaient se plaire dans la vie de la jeune mère de famille.). A chaque fois que c’était le cas, un regard sur les jumeaux parvenait à l’aider à retrouver le souffle manquant.

Un simple sourire accueillit la remarque de Lewis à propos de Dorian. Elle s’en était doutée : si le tyran avait détenu le télépathe, il l’aurait crié sur tous les toits, trop empressé de porter un coup dur à ses ennemis. Et quant à Lewis, même s’il était loin d’être certain qu’il aurait aidé à la libération de Mr Warrens (à cause de sa forte loyauté le liant à son cruel père), il aurait essayé de faire quelque chose, n’importe quoi, Faith en était certaine... C’était, à son sens, ce qui la différenciait de Lewis : il aura toujours un geste quelconque pour les proches de la résistante (dans la mesure du possible, à savoir : en évitant de trahir son groupe), alors que de son côté, rien n’était moins sûr. Surtout si elle venait un jour à se retrouver face à son psychopathe de père... Elle serait alors clairement tiraillée entre son envie de l’envoyer directement en Enfer, là où était sa place, et celle de faire preuve de clémence à son encontre (un geste bien trop magnanime pour un homme tel que lui). Bien entendu, la seconde option s’expliquant simplement par son amour pour Lewis. Même s’ils savaient tous deux qu’Austin 1er du nom était un monstre, Lewis avait de l’affection pour lui. Et il lui en voudrait sans doute beaucoup trop pour parvenir à lui pardonner un jour, même s’il la comprendrait probablement. Pour être honnête, à l’heure actuelle, Faith ne savait pas vraiment comment elle réagirait alors. Elle était juste certaine d’une chose : elle réfléchirait, beaucoup, avant d’agir. Et au fond, ça causerait sans doute sa perte : le sadique en chef de Naëris n’écouterait nullement sa conscience, et profiterait du moindre instant de faiblesse de son ennemie pour l’anéantir. Peu importe les conséquences que cela pourrait avoir sur son fils...

Le sourire de la jeune femme s’évanouit en un instant, lorsque Lewis parla de mener l’enquête quant à l’hypothétique liaison entre Mme Warrens et Mr Austin. Attrapant la main du mutant lorsque celui-ci lui frôla la joue, elle déclara, tout en jetant un coup d’œil sur les jumeaux, profondément endormis : « Je me sens prête à supporter la vérité, ne t’inquiète pas pour moi ! ». Là-dessus, elle adressa un petit sourire en coin à Faith, celui-là même qui vous fait penser que la personne en face de vous se croit véritablement capable de tout endurer, même si cela risque de la fragiliser un peu plus. Typiquement le genre de regard qui vous fait comprendre que votre interlocuteur préfère nettement connaître la vérité que vivre dans le doute. A la longue, l’incertitude pourrait les éloigner l’un de l’autre, créer des tensions entre eux. Lâchant la main de Lewis, elle alla s’asseoir sur le lit, de manière à avoir les enfants dans sa ligne de mire. « Il faut qu’on le sache, Lewis... Pour nous. Pour eux. » Il fallait en effet penser aux jumeaux : ils devraient déjà grandir en entendant la haine suinter dans les propos de leur entourage lorsqu’il sera question de leurs parents. Il fallait à tout prix leur éviter les remarques quant au fait qu’ils soient issus d’un amour incestueux... Autant que possible, Faith comptait les préserver... C’était d’ailleurs en grande partie pour eux que Faith voulait la vérité, car elle savait, au fond d’elle, que ça la détruirait d’apprendre que sa mère avait été dans les bras du chef du Xeryl. Mais elle n’était plus à ça près : elle avait bien découvert récemment que Dorian n’avait pas été des plus fidèles non plus. Inutile de dire que l’image du couple parfait qu’avait toujours représenté celui de ses parents à ses yeux en avait pris un coup... Reposant son regard sur Lewis, elle ajouta : « Je compte aussi chercher de mon côté, dans les affaires de ma mère. Enfin, si tu veux aussi connaître la vérité. ». En effet, le problème les concernait aussi bien l’un que l’autre. Et là, il ne s’agissait pas d’une vulgaire affaire d’adultère. Les probables conséquences qu’elles pourraient avoir sur eux n’étaient pas à prendre à la légère. « Comme ça, on pourra rétablir la vérité ! ». Et c’était d’ailleurs dans cette optique-là qu’elle comptait faire ce qu’elle n’avait jamais osé faire au cours de ces dernières années : se plonger dans les journaux intimes de sa mère.

Dans ses songes, Morgan s’agita un peu, attirant sur lui le regard de sa mère, qui était toujours songeuse. « Parce que, de toute façon, si on n’était pas ensemble, c’est ainsi que j’agirais ! », admit-elle. Dans une telle hypothèse, ça aurait même été son premier réflexe : elle n’aurait supporté de voir son nom lié, d’une manière quelconque, à celui des Austin. Vu les circonstances, cette réaction serait sans doute un peu abusée, mais l’idée était là : s’ils tenaient à faire en sorte de maintenir le flou autour de leur relation, il fallait continuer à jouer le jeu. Cependant, les masques allaient bientôt tomber : un petit groupe de rebelles venaient de rentrer dans l’hôtel, tandis que le reste de leurs camarades surveillaient les diverses entrées/sorties. Mais Faith était, pour l’heure, bien loin de ses considérations : elle avait bien trop de choses en tête. Et une partie d’elle était agacée : ses retrouvailles avec Lewis étaient en quelques sortes gâchées par tous les soucis qui parsemaient leurs vies... Sans oublier que dans le couloir, un groupe d’amis passa bruyamment, aidant dans le réveil de Morgan (qui avait décidemment un sommeil bien léger en ce moment.). La mutante se leva pour s’approcher des jumeaux, avant d’adresser un regard à Lewis : « Je crois que si tu veux en porter un », dit-elle dans un murmure, « voici l’occasion rêvé : ton fils se réveille. ». Quitte à savoir qu’ils ne pourraient pas se retrouver avant un moment – comme à chaque fois - autant en profiter à fond : Faith mourrait d’envie de voir Lewis avec l’un de ses enfants dans les bras.
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Lewis Austin

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❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] Empty
MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyDim 11 Aoû - 12:40

Je n’entendais pas lâcher Faith de sitôt. L’écrin de mes bras me semblait être le parfait refuge pour elle en l’instant –et j’aimais la sentir de nouveau contre moi, appréhender sa réalité après l’avoir tant rêvée au cours des derniers mois. Faith revenait dans ma vie, comblait toutes mes espérances. Et tout ce que je ressentais depuis que je l’avais retrouvée ne faisait que confirmer une chose : notre amour était intact, nous étions prêts à nous aimer envers et contre tout (ce qui est plutôt une bonne chose quand on voit notre situation, parce que justement, tout est contre nous : nous n’avions pas choisi la facilité…mais nous l’assumions (et puis franchement, la facilité, c’est pour les faibles !)). En tous cas, la fragilité de notre situation nous poussait davantage l’un vers l’autre, nous conduisait à nous soutenir davantage qu’un couple normal, parce que nous savions que ce n’est qu’ensemble que nous pourrions résister aux dangers, à tous ceux qui voulaient voir mourir notre couple (et nous voir mourir par la même occasion). Jusqu’à présent, tout s’était relativement bien passé (nous ne nous étions jamais faits surprendre) mais les rumeurs allaient nous compliquer la tâche. Je savais que mon père y accorderait foi, même si la plupart de mes amis prenaient ça pour une absurdité sans nom. La convocation chez mon père ne tarderait pas à tomber…et j’imaginais que la situation de Faith au sein du Falnaë n’était pas plus facile. Mais inutile de s’attarder sur cela pour le moment. Nous étions en sécurité, ensemble. Le reste ne comptait pas.
J’eus un petit sourire quand Faith me donna un coup d’épaule comme pour me repousser ; je savais qu’elle n’était pas vraiment agacée. On avait trop besoin de moments de détente dans cette ville, d’instants pour rire et décompresser. Tant pis si ça tombait parfois au milieu de moments plus solennels… J’étais comme ça. Même avec la femme de ma vie, je ne pouvais pas m’empêcher de plaisanter (et de mon point de vue, c’est plutôt une bonne chose ; je déteste les gens trop sérieux).

–Mais tu te laisseras faire, fis-je avec un sourire. J’ai des arguments très convaincants…

Et pour appuyer le poids de mes paroles, je l’embrassai de nouveau, au coin des lèvres, puis sur la bouche, avec passion. Reste avec moi, s’il te plaît…. Voilà ce qui se dissimulait dans ce baiser et que je ne formulai pas à voix haute. Sous la plaisanterie, la question était sérieuse : je ne voulais pas voir Faith repartir de nouveau en mission, loin de moi, loin de nous, sans avoir de ses nouvelles. Mais saurais-je la retenir le jour où une telle opération se présenterait de nouveau ? Je n’en savais rien. Et c’était bien ce qui m’inquiétait. Elle était déjà partie une fois. Qu’est-ce qui l’empêcherait de recommencer ? Ses idéaux étaient bien trop élevés pour se trouver arrêtés par une idylle, même telle que la nôtre. La cause qu’elle défendait était plus haute, plus importante que notre amour, je le savais. Elle ne resterait pas pour moi, même si cela lui déchirait le cœur. Mon regard se tourna brièvement vers le landau des jumeaux. Pour eux, alors, peut-être ? C’était tout ce que je pouvais souhaiter. Il y avait certainement d’autres missions à remplir pour le Falnaë que de partir à l’autre bout du monde ! Sûrement, les Falnaëens tiendraient compte de ses enfants, non ? Ils étaient supposés être les gentils de l’histoire, tandis que nous, le Xeryl, étions d’abominables tyrans. Alors, ils n’écarteraient pas Faith de ses enfants… à moins qu’ils ne veuillent les élever dans leur idéologie, et leur rappeler à quel point leur père est un type odieux. Bref. Inutile, là encore, de s’étendre sur ce qui pourrait être ou non. Faith et moi ne pouvions pas vraiment prévoir l’avenir pour nous ; nous étions obligés de nous laisser porter par les évènements, de réagir en conséquence, mais nous ne pouvions pas vraiment prendre l’initiative. Trop dangereux.

Je haussai les épaules devant sa phrase suivante : se laisser faire si moi, je me laissais faire ? Ce n’était pas moi qui avais quitté Naëris en premier lieu. En fait, j’avais très peu visité les autres villes, sauf lors des visites officielles de mon père aux dites villes. Il n’avait jamais voulu m’envoyer loin, préférant assurer mon éducation par lui-même, avec ses hommes. C’était sans doute une forme de sa paranoïa, de sa méfiance permanente… J’aurais pu me faire corrompre dans une autre ville, ou je ne sais quelle autre fadaise, qui l’aurait conduit à remettre ma loyauté en doute. Et maintenant, avec ces rumeurs, nul doute qu’il me surveillerait d’encore plus près… Dire que j’étais son fils… Il ne me faisait même pas confiance (bon, d’un certain côté, c’est vrai que je suis avec Faith, je ne peux pas le nier…mais même, dans d’autres domaines, ça me paraît normal qu’un père accorde une certaine confiance à son fils, non ?). Quoi qu’il en fût, j’avais peu de chance de quitter Naëris dans les semaines à venir. En apparence, j’étais libre de faire ce que je voulais. En réalité, cette ville pouvait constituer une jolie prison.

–Je me laisse toujours faire quand c’est toi…

Je plaisantais, sans me moquer, parce que c’était aussi une façon pour moi d’évacuer les soucis et les angoisses. Tout prendre à la légère en apparence…et pourtant, j’étais bien conscient de la gravité de notre discussion. Mais nous enfermer dans cette gravité, pour moi, n’arrangerait pas les choses au contraire. Nous ne ferions que déprimer.

Je restai sérieux cependant en voyant les yeux de Faith s’écarquiller devant l’annonce que j’avais fait la connaissance de Nyla. Elle ne s’y attendait pas. En d’autres circonstances, j’aurais été content de lui faire cette surprise, du bon tour que je lui avais joué, en rencontrant sa meilleure amie sans qu’elle le sache. Là, bien sûr, c’était hors de question. Tout n’avait pas été facile entre Nyla et moi, évidemment. Nous étions plus que méfiants au début. Il nous était facile pour l’un et l’autre de nous faire accompagner par nos hommes pour s’en prendre à l’autre. Nyla pouvait prévenir le Falnaë. Je pouvais débarquer avec le Xinow et le Zaïhra. Mais l’amitié et l’amour que nous portions tous deux à Faith avaient fini par nous rapprocher. La confiance que nous nous accordions était encore timide, fragile. Limitée à Faith. Mais nous sentions aussi que nous pouvions arriver à nous entendre pour de bon. On ne nous en avait pas laissé le temps. La façon dont je parlais de Nyla peut surprendre. Après tout, nous étions ennemis, c’est rare de parler de son adversaire en disant qu’il s’agit de quelqu’un de bien. Mais moi, je partais en général du principe qu’il ne fallait jamais dénigrer son ennemi (sauf évidemment, les invectives au début d’un combat…traiter son adversaire de tous les noms avant de l’affronter, c’est traditionnel, ça donne un côté viril à l’ensemble, et ça permet de comparer les insultes à la mode, de voir ce qui marche ou pas. Marrant de voir que ça a de l’impact sur la plupart des gens. Bizarrement, ils n’aiment pas qu’on s’en prenne à la vertu de leur mère (ouais, ce sont des insultes qui volent haut, mais bon, le contexte des combats ne donne pas le temps de développer des envolées lyriques, alors il faut aller à l’essentiel. Viril, comme je vous disais). Moi, plus rien ne me touche maintenant. Ca me fait rire, tout au plus. J’ai déjà tout entendu. Et je sais ce qui est ou non la vérité, alors les affirmations mensongères ne me touchent pas. Bref). Ne jamais dénigrer ses ennemis, donc. Les reconnaître à leur juste valeur, parce qu’on en tire un meilleur mérite lorsqu’on parvient à les vaincre. Quelle gloire tirer d’une victoire sur un ennemi considéré comme faible et lâche ? Aucune. Alors que si l’ennemi est présenté comme fort et courageux, on est encore plus fort et plus courageux que lui quand on le vainc. CQFD. Enfin, je m’égare, je ne parlais pas de Nyla en bons termes seulement parce qu’elle était valeureuse, mais parce que je l’appréciais sincèrement. J’étais franc, surtout avec Faith ; je disais ce que je pensais. Si Nyla et moi ne nous étions pas entendus, elle l’aurait compris dans mes paroles d’une façon ou d’une autre. Là, j’étais sincère en parlant de sa meilleure amie. C’était quelqu’un de bien, et je regrettais sa mort. Elle aurait pu faire beaucoup de bien à Naëris. Mais la guerre, une fois encore, avait fauché une vie bien trop tôt.

Je serrai Faith contre moi tandis qu’elle nouait ses bras autour de ma taille. Je souhaitais tant la protéger, la préserver. Lui apporter un peu de calme et de paix, loin des responsabilités qui pesaient sur elle. Elle essayait de cacher ses émotions mais, ainsi serrée contre moi, elle était transparente : je sentais sa tristesse, son besoin de réconfort, et je regrettai de ne pouvoir faire davantage pour elle, lui jurer que tout irait mieux bientôt. Cette promesse aurait trop ressemblé à un mensonge. J’approuvai d’un hochement de tête ses paroles déterminées. Les assassins de Nyla méritaient de recevoir la juste peine de leur crime. Ce sens de la justice pour quelqu’un qui appartenait au camp de mes ennemis peut surprendre, mais j’appréciais sincèrement Nyla. Cependant, un jour, je savais que je devrais faire face à mes contradictions, au fait que je voulais aider certains Falnaëns (du moins, leur épargner trop de malheur, il ne faut pas trop m’en demander non plus !) tout en restant indissociablement lié au Xeryl et à toutes leurs actions, qui recouvraient également les meurtres et les disparitions. Seule Faith apportait un semblant de cohérence dans mon univers.

–J’espère que ta vengeance aboutira…
fis-je seulement en réponse.

Même si cela impliquait certains des miens ? Oui… Après tout, ils avaient tué Nyla ; s’ils se faisaient tuer à leur tour, je n’avais rien dit. C’est cruel, peut-être, mais je m’en fiche : on ne survit pas à Naëris en se croyant dans le monde des ours en peluche (ou alors, ces ours ont des crocs et des griffes, et vous poursuivent dans vos cauchemars, en conservant leur mignonne petite bouille. Vision d’horreur garantie). Mais si le Xeryl était impliqué, il faudrait que je surveille encore plus chacun de mes gestes, ne pas montrer que je pouvais être au courant de certaines choses et que je n’en avais informé personne. Il me fallait aussi mesurer la portée de mes actes. Et en ce sens, j’étais soulagé que ce ne fût pas mon père qui détînt Dorian Warrens. L’aider pour Faith m’aurait valu une condamnation sans rémission au sein des miens si je m’étais fait prendre ; ne rien faire aurait été tout aussi inimaginable, au nom justement de mon amour pour Faith. Solution inextricable… J’aurais agi en sa faveur, oui, comme je l’aurais pu, mais je n’aurais pas trahi les miens.

Nous abordâmes ensuite le sujet de l’enquête à mener pour déterminer la vérité sur nos origines. Je souris quand Faith se déclara prête à supporter la vérité : je n’en attendais pas moins d’elle. Et j’avais le même sentiment qu’elle pour cela : nous devions le faire pour nos enfants, pour nous aussi, afin de ne pas avoir sans cesse cet horrible doute qui nous tenaillerait chaque fois que nous nous retrouverions face à face : et si nous avions le même père ? Un doute qui ouvrirait une brèche entre nous, qui pourrait peut-être nous amener à nous séparer. Il nous fallait savoir. Faith alla s’assoir sur le lit, et je m’installai à côté d’elle, glissant un bras autour de ses épaules.

–On saura tout, lui dis-je. Moi aussi, je veux savoir ce qui s’est vraiment passé.

Mon ton était déterminé mais aussi quelque peu désabusé. J’espérais que mon père n’avait pas encore trouvé le moyen de gâche inconsciemment ma vie, en ayant eu un enfant avec Eden. Depuis quelques années, je commençais à connaître de mieux en mieux l’homme qui se cachait derrière le tyran de Naëris, et je ne cessais d’aller de désillusion en désillusion. Tout avait commencé avec le suicide de ma mère… Jack avait brisé notre famille ; faudrait-il aussi qu’il brise celle que j’essayais de construire avec Faith ? Je souhaitai avec ardeur que ce ne soit pas le cas…mais avec lui, impossible de savoir.

–On devrait arriver à trouver des preuves ; il y a forcément des traces de ce qui s’est passé entre eux dans leurs affaires…


Fouiller les affaires de mon père relevait presque du suicide ; je me rappelais encore d’une correction qu’il m’avait infligée le jour où je m’étais caché dans sa chambre par jeu, pour qu’il me remarque en entrant…Il ne tolérait pas que j’approche de ce qui relevait du domaine le plus privé. Mais pour Faith et nos enfants, j’étais prêt à aller trop loin. Plus que moi-même, c’était eux que je voulais préserver. Faith aurait été prête à chercher la vérité même si nous n’avions pas été ensemble. Je savais que ce n’était pas le cas en ce qui me concernait. Si j’avais tout ignoré d’elle, si nous n’avions pas été liés, je n’aurais même pas tenté de trouver ce qui se cachait derrière cette histoire. J’aurais simplement salué le cynisme de mon père, qui allait jusqu’à partager son lit avec l’une des pires ennemis de son régime. Mais ça n’aurait pas changé ma vie plus que ça. Juste mis un nom sur l’interminable liste de ses conquêtes.

–C’est normal ! Tu aurais été bien plus concernée que moi par cette histoire…

Morgan s’agita, interrompant notre conversation. Il commençait à s’éveiller. Faith et moi rejoignîmes ensemble le landau de nos enfants, et elle exprima mon désir le plus cher avec eux : puisque Morgan était réveillé, je pouvais le prendre dans mes bras. J’eus un rapide coup d’œil sur mes mains. Elles avaient davantage l’habitude de la violence, d’infliger des coups et des blessures, de tenir des armes diverses… Elles ne se faisaient aimantes que dans un lit. Il leur fallait désormais trouver une nouvelle douceur. Avec précaution, je tendis les bras et saisis délicatement mon fils, en veillant à ne pas déranger Eden. Il était encore si petit... Il gazouilla un peu, sans doute surpris de se retrouver entre des mains qu’il ne connaissait pas.

–Shhht, c’est papa, murmurai-je à voix basse, sur un ton qui aurait sans doute fait hurler de rire mes amis, mais qui convenait bien à la situation.

Tout papa qui porte son enfant pour la première fois contre lui peut bien avoir droit à des moments que tous ceux qui ne les ont pas vécus qualifient de « mièvres ». Je berçai doucement Morgan, qui avait saisi ma chemise entre ses doigts, un sourire heureux sur les lèvres, comblé en cet instant précis. J’aurais tellement voulu passer davantage de temps avec eux, avec leur mère, profiter vraiment de la famille que nous formions… Mais déjà, le tenir ainsi contre ma poitrine, le sentir se blottir contre moi et s’habituer à ma présence, c’était indescriptible.
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MessageSujet: Re: ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] ❝ On n'a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien. ❞ - 23 mai, en milieu d'après-midi [Lewis] EmptyMar 27 Aoû - 16:43

Un sourire illuminait le visage de Faith, comblée par la scène qui se profilait juste sous ses yeux. Que pouvait-elle demander de plus ? Sa fille dormait, paisible. Son fils était dans les bras de son père, faisant connaissance avec celui-ci. Et elle-même était contre Lewis, la tête posée sur son épaule, son torse contre son dos, touchée de le voir si délicat avec leur fils. Et soudain, le bonheur éclata, d’un seul coup sec. La porte de la chambre s’ouvrit à la volée, pour laisser apparaître un groupe de rebelles... Le corps de Faith, tendu, se tourna pour faire face aux nouveaux venus, parée à toutes éventualités. Sauf à celle de voir une partie de ses alliés, des gens qu’elle considérait comme des amis, se dresser là, face à elle... « Faith, pousses-toi de ce monstre ! » Un sourire, aux promesses de coups à venir, apparut sur le visage de Faith. « Rêve mon vieux ! »

Mais, ne sautons pas les étapes, voyons d’abord comment nous en sommes arrivés à ce résultat....

Flash-back :

Faith « écouta » les arguments de Lewis avec attention. Et fut contrainte d’admettre qu’en effet, ils étaient excellents. Bien qu’ils s’apparentent plus à de la triche qu’à des arguments menant à un véritable débat. En effet, qui pouvait décemment partir loin d’un homme tel que lui ? Le cœur serré, la réponse s’imposa d’elle-même à l’esprit de la mutante : elle. Elle était capable de faire une chose aussi douloureusement compliquée à réaliser que cela : s’éloigner de la seule personne qu’elle aimait à un tel point qu’il n’y avait pas de mots assez forts pour le décrire. (En dehors de sa famille et de ses enfants, cela va de soi !). Poussant un soupir, Faith passa doucement sa main contre la chemise de Lewis, lançant un regard amusé à son petit ami : « Tu sais, je t’ai connu plus persuasif ! », lança-t-elle malicieusement. Un moyen comme un autre pour elle d’éviter de réfléchir clairement à ce qu’elle ferait, si une telle situation venait à se produire à nouveau. Parce qu’elle ne se sentait clairement pas capable de définir quelle serait sa réaction... Mais ils le savaient, l’un que l’autre, alors ça ne servait à rien de dire cette incertitude à haute voix. « C’est vrai », dit-elle après que Lewis ait évoqué qu’il se laissait toujours par elle, « mais ça, c’est parce que je suis trop canon pour que tu me résistes ! ». Oui, elle se vantait. Parce qu’il fallait bien rire quand on le pouvait, comme cela a déjà été souligné plus tôt. Parce qu’au fond d’elle, elle se demandait ce que ferait Lewis, si jamais son père venait un jour à lui proposer une mission importante hors de Naëris. Le couple avait beau s’aimer fortement, ils tenaient tous les deux à leur clan, et tâchaient de le défendre de leur mieux.

Le sujet de Nyla réveilla en Faith une blessure qu’elle aurait désormais pour toujours en elle : celle de la culpabilité, de la certitude que sa présence à Naëris au moment des faits aurait tout changée. Idée stupide, mais elle ne pouvait s’en défaire. Même la perspective de se venger n’adoucira pas sa peine. Cependant, savoir que Lewis la soutenait lui faisait plaisir. Certes, ça n’était peut-être rien en soi, mais sachant qu’elle pouvait très bien en venir à croiser la route de certains de ses amis, on comprend à quel point Faith trouve cela agréable de se sentir épaulé par lui. Parce qu’il la comprenait, au fond, il se doutait bien qu’elle était malheureuse de la mort de sa meilleure amie. Et, dans la situation inverse, elle aurait pensé la même chose : il fallait que les coupables de la mort de Riley paient le prix, qui qu’ils soient. Bon, peut-être pas peu importe qui, elle se serait interposée si ses plus proches amis étaient dans le coup... Mais vous avez saisi l’idée !

La prétendue idylle entre Mr Austin et Mme Warrens débarqua dans la conversation, car il ne pouvait pas en aller autrement : tout le monde en parlait en ce moment. Faith, qui était de retour depuis peu, en avait entendu déjà entendu parler, la preuve ! Tout ça pour dire que : bien sûr, ils finiront par découvrir la vérité. Il n’y avait plus qu’à espérer que Lewis ait raison, et que parmi les affaires de leurs parents, il subsiste des preuves de cette pseudo liaison. Et dans le cas contraire, il leur faudrait trouver quelque chose qui la démente de manière indubitable. Laquelle ? Faith l’ignorait. Mais elle se connaissait, et, sans preuve pour valider ou invalider ce ragot, le doute subsistera toujours, enfoui quelque part en elle... « Mais... Si on trouve des preuves qui les lient l’un à l’autre... Je ne veux pas y penser, parce que ça me semble impossible, mais... Imagine qu’on soit plus liés qu’on ne le pensait... On deviendrait quoi, nous, dans tout ça ? ». Il y avait une différence entre être prête à affronter la vérité, et réaliser que la personne que vous considériez comme votre âme sœur n’était qu’en réalité votre demi-frère... Aimer un ennemi, Faith pouvait le supporter, elle le faisait bien depuis plusieurs mois à présent, envers et surtout contre tous. Mais, aimer son demi-frère, là, c’était une autre paire de manche... Ca ferait exploser bien des choses dans la ville, le conflit prendrait alors une autre ampleur... Faith se savait assez forte pour supporter les regards qu’on lui poserait, mais elle savait que ça la chamboulerait pas mal d’être amoureuse de quelqu’un qui appartient à sa famille.... Heureusement, elle avait le temps de voir, de tâcher de se préparer à cette hypothèse (qui ne pouvait être réelle à ses yeux !). « Je n’en doute pas ! », dit-elle en mentionnant son attitude si cette situation s’était produite alors qu’ils n’étaient pas amoureux l’un de l’autre. « Tu aurais été imbuvable, à me rappeler cette possibilité dès que nos routes se seraient croisées ! Ca serait partie en vrille très rapidement... ». Car elle ne se serait pas laissée faire, on ne dirait pas comme ça, en voyant son petit gabarit, mais elle avait de la répartie. Toutefois, elle s’étonnait que les conflits ne soient pas plus nombreux entre le Xeryl et le Falnaë, vu les rumeurs qui circulaient sur leurs leaders... Pourquoi les premiers ne tentaient-ils pas plus de provoquer les seconds ? A croire que la ville était à moitié endormie, K.O par les rumeurs qui s’étaient enchaînées en quelques jours !

Les pensées de la jeune femme s’égayèrent lorsque son fils s’agita. Autant profiter à fond de l’instant, et proposer à Lewis de prendre le petit dans ses bras. Le père et le fils en avait bien besoin. Et elle aussi avait besoin de voir ses enfants dans les bras de Lewis, pour avoir, l’espace de quelques précieuses minutes, l’illusion d’être une jeune femme normale, avec sa famille et l’amour de sa vie. Le regard de la mutante se riva sur Lewis, qui prit délicatement le nourrisson, avant de le porter tendrement. Des étoiles brillèrent instantanément dans les yeux de Faith qui sentit que dans une autre réalité, une où elle n’était pas déjà amoureuse de Lewis, en le voyant si doux envers un bébé l’aurait directement fait craquer. Il suffisait de voir la tendresse qui se dégageait de Lewis pour le comprendre. Même si là, c’était encore plus touchant pour la jeune rebelle, car il ne s’agissait pas de n’importe quel bébé (de toute façon, aucun autre n’était aussi beau que les jumeaux !), mais d’un de leurs enfants. Si Faith en avait eu l’occasion, elle aurait pris la scène en photo. Mais ça aurait été bien trop dangereux de disposer d’une telle photo, ça n’aurait été que la preuve parfaite de son histoire avec Lewis. Ce qui était précisément la chose à cacher...

La jolie blonde se plaça derrière Lewis, pour admirer leur fils dans ses bras, par-dessus l’épaule du mutant. Pour y parvenir, elle fut contrainte de se hisser sur la pointe des pieds, pour combler les centimètres que Lewis faisait de plus qu’elle. Elle eut à peine le temps de s’installer ainsi que la porte s’ouvrit....

Fin du flash-back & retour au présent :

« Faith, pousses-toi de ce monstre ! » Un sourire, aux promesses de coups à venir, apparut sur le visage de Faith. « Rêve mon vieux ! », cracha Faith en faisant quelques pas, s’interposant de ce fait entre Lewis, les enfants, et les nouveaux venus. Les rebelles, au nombre de trois, s’avancèrent. Leur leader eut un sourire mauvais : « Ca me déçoit de toi, tu sais ! ». Il était heureux que depuis hier après-midi, Faith ait eu la présence d’esprit de se faire soigner, se sentant en train de tomber malade. D’autant plus qu’hier, elle avait été contrainte de se battre. Sans une telle précaution, aujourd’hui, elle n’aurait pas été en état de se défendre, du moins, pas sans prendre le risque que son pouvoir déraille, et, de ce fait, risquer de blesser ses enfants (Lewis également, mais de par son pouvoir, il ne craignait pas grand-chose !). Et, parmi les mutants qui l’avaient suivit, se trouvaient un mutant aux sens surdéveloppés, une manipuleuse d’ombre au stade 7 et un mutant pouvant se dupliquer, au stade 7... Que du beau monde, en somme... « Foutez-moi la paix, ça me dérangerait de devoir vous montrer qu’on peut se brûler à vouloir m’énerver ! », déclara Faith, tout en faisant apparaître une boule de feu dans sa main, montrant qu’elle ne plaisantait nullement. Il faut dire qu’en face non plus, ils n’avaient pas l’air de plaisanter ! La différence entre les deux résidait bien entendu dans le fait que la jeune Warrens comptait bien protéger sa famille, et surtout ses enfants, Lewis pouvant se défendre seul. Car il était clair et net que les jumeaux pouvaient être blessés dans les minutes à venir... « Dégagez... », lança Faith, ne pouvant pas terminer, car une silhouette se matérialisa juste derrière elle, l’enserrant dans ses bras, un couteau contre sa gorge. Maudit mutant caméléon... « Faith, éteins-moi ça, si tu tiens à la vie... » Prévoyant, les mutants s’était accordés parfaitement : un clone du duplicateur s’interposa entre Faith, son agresseur, et Lewis.... Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer....

Spoiler:
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